Mardi 3 janvier2023. Mont Lévi de la commune de Kittilä, Laponie Finlande, (170 km au nord du cercle polaire), altitude 531 mètres. La Lune est dans sa phase gibbeuse croissante. Le jour a duré 1h24. Le soleil qui rase l’horizon, s’est levé à 11h42 et s’est couché à 13h07. La lune quant à elle, s’est levée à 11h06 et se couchera à 6h01 du matin.
Il est 20h30 heure locale et nous avons rendez-vous avec notre guide. Elle n’a pas choisi cette soirée en fonction des prévisions, mais tout simplement en fonction de ses disponibilités. Depuis le début du séjour, elle martèle qu’il ne faut pas venir en Finlande pour voir les aurores, que nos prédécesseurs n’en n’ont vu aucune. L’application Aurora qu’elle nous a conseillé de télécharger, indique une couverture nuageuse nulle, mais un faible indice KP (qui augmentera les jours suivants). La soirée a première vue ne semble pas favorable (7% de chances de voir une aurore). Au vu de toutes ces prévisions négatives, mon APN et mon trépied sont restés dans la valise. Je m’en mordrai les doigts… de froid (il fait -14) ! Elle nous emmène sur le flanc d’une montagne orientée au nord, mais surplombant la station de ski et sa pollution lumineuse. La guide crie « REVONTULET !! » (Renard de feu en finnois). Nous observons les premières lueurs d’aurores. L’observation à l’œil nu, ne divulgue que quelques vagues nuages mouvants et incolores. Nos téléphones, en mode nuit ou en mode pro, nous révèlent la couleur verte et confirment leur présence.
Je prends mes premières photos en mode pro, temps de pause 1 sec, ISO 3200, retardateur 3 sec. Mon conjoint fait le même réglage avec un ISO de 6400 . Mais son téléphone ne supporte pas le froid, et finit par s’éteindre. Nous fuyons le groupe assez rapidement, pour rejoindre un endroit dans la forêt que nous avions repéré. Sur le chemin, nous croisons trois couples qui partent plus haut dans la montagne. Nous les suivons. Un coup d’œil au Pléiades, Jupiter brille dans ce ciel limpide. Ce n’est pas le ciel le plus fourni d’étoiles que j’ai pu voir, mais quelques objets autres que Mars, semblent teintés. Le reflet de la neige a peut-être une incidence. Ce soir la lune au Sud éclaire ce paysage enneigé. Cette dernière ne s’est pas révélée gênante pour l’observation des aurores. Très rapidement en chemin direction le Nord, les aurores se font de plus en plus intenses. Des flammes verticales de couleur verte s’imposent dans le ciel. Elles dansent sous nos yeux, apparaissent d’un côté de la route puis de l’autre. Nous ne savons plus où donner de la tête. Je bénis les gants tactiles prêtés par une amie. Le froid aura raison de nous. Nous rentrons éblouis, tous exaltés et unis intimement par cette expérience.
Le mercredi et jeudi « soirs », l’application nous envoie des alertes d’« aurores boréales » mais le ciel est totalement nuageux. Vendredi 7 janvier, dernière nuit avant mon départ, le ciel est totalement dégagé. L’espoir d’en revoir et de l’immortaliser avec mon APN se dessine. Je pars en début de soirée faire quelques clichés de Jupiter et de Mars cachés dans les sapins. Au bout de trois quarts d’heure, n’ayant plus l’équipement grand froid prêté durant le séjour, je ne sens plus mes pieds, puis la douleur me contraint à rentrer. Je n’aurai une idée de la température que plus tard (-21 degrés). Pendant la soirée, l’application indique 30% de chance de voir une aurore (mardi elle indiquait seulement 7%). Nous repartons confiant au sommet du mont, chaufferettes dans les chaussettes, il est 22h30 heure locale. Les aurores sont là, timides, elles apparaissent elles disparaissent, l’intensité est faible, les couleurs sont invisibles à l’œil nu. Rapidement, j’essaie plusieurs réglages avec mon APN plus ou moins concluant. Mais les choses se compliquent pour moi, la buée s’installe, et je ne parviens plus à désactiver la mise au point automatique (j’oublie qu’un sélecteur est sur le devant de l’appareil). Les aurores disparaissent. Être sans appareil le mardi, a été finalement une chance de savourer ce spectacle sans être absorbée et agacée par toutes mes lacunes techniques.
Les applications pour les aurores, les témoignages pessimistes, optimistes des uns des autres, les sites météos, tout a été trompeur, contradictoire et décourageant. Le phénomène semble difficile à prévoir et le terme « chasse » aux aurores sur les sites de voyages est bien pesé.
Une seule règle prévaut : dès que le ciel révèle ses étoiles, sortez loin des lumières et comptez…sur votre bonne étoile !
Merci MAUD pour ce partage, qui donnera envie à de nombreux membres du club de suivre ton exemple ?
@Hervé